mardi 20 octobre 2015

Rideau Hippie I : the Flower Knight Begins




 Avant d'être un tyran, Rideau Hippie I était un rideau de cuisine. Et c'est sûrement tout ce qu'il aurait toujours été si, par une belle matinée de juin, un petit garçon n'avait pas changé radicalement le cours de son existence, et avec lui, celui de millions d'individus à travers la Capitale.

Le garçon en question, un petit garnement désobéissant toujours à la recherche d'un nouveau forfait, s'agitait dans la cuisine de ses parents, désœuvré. Son regard absent se posa sur le motif rayé du rideau qui cachait la modeste cuisine au monde extérieur. Un rictus étira ses lèvres alors qu'il pensa à une manière de conjurer l'ennui qui aurait l'avantage de faire sortir ses parents de leurs gonds.

"Ces vieux réacs' capitalistes !" dit-il à voix haute, sans vraiment comprendre d'où lui venaient ces propos, ou ce qu'ils impliquaient réellement. Une force inexplicablement puissante et irrépressible l'attirait vers le rideau, il savait déjà qu'il ne serait pas en mesure de s'arrêter : une bêtise comme celle-là était comme une sirène pour lui, et il était déterminé à suivre le chant qu'il entendait peu importe les conséquences.



 

L'odeur de Patchouli qui se dégageait du tissu se faisait plus forte alors qu'il s'en approchait à pas de loup. Ses doigts tremblants d'excitation saisirent une paire de ciseaux. 

L'arme du crime en main, il monta sur une chaise, essayant de réprimer le sourire diabolique qui aurait à lui seul suffit à trahir ses intentions, si les lames dans sa main n'avait pas déjà été un indice assez révélateur. 

Ne parvenant pas à calmer son excitation, il perdit l'équilibre alors que ses ciseaux allaient entamer le tissu. S'accrochant au rideau dans l'espoir de ralentir sa chute, il ne réussit qu'à l'entrainer avec lui alors qu'il heurtait le sol violemment.

Il se releva lentement, le rideau sur les épaules et un sourire éclatant sur le visage. 



  Peut-être était-ce l'odeur du textile, ou le simple fait de le porter comme une lourde et majestueuse cape qui fit comprendre à ce garçon qu'un destin extraordinaire l'attendait. Dans tous les cas, ce fut une révélation : bientôt, ce style, cette manière de porter le rideau allait se répandre, et lui, lui devait être la voix et le visage de cette révolution. Déterminé, le garçon décida d'abandonner le prénom que ses parents lui avaient donné (Kévin, on le comprend, le pauvre) pour un nom qui, il en était sûr, deviendrait un hymne pour les générations à venir, un nom synonyme de paix, d'amour et de bêtises.



  Et ainsi commença le règne du Tyrannique Rideau Hippie I.








Approuvé par le tyrannique gouvernement Hippie

mercredi 14 octobre 2015

L' Ancien Dress Code

La genèse 


La paix était revenue sur Terre. Le Tyrannique Rideau Hippie II avait été vaincu. La guerre qui mit fin à son règne avait été brève, mais le peuple, lui, ne l'oublierait pas. Certains se rappelaient avec dégoût des affreux tissus à franges, des bandeaux à fleurs ridicules et des lunettes à la Yoko Ono qui avaient été leur quotidien durant ces jours sombres. Un frisson parcourait alors leur échine, sans qu'ils puissent le réprimer.







Le processus de reconstruction avait été lent, et, les premières semaines, il n'était pas rare d'apercevoir des groupes de dissidents réactionnaires affichant leur soutien à l'Ancien Régime en portant une fleur discrète à la poitrine. 

"Toute manifestation ostentatoire d'appartenance vestimentaire à une tendance décadente prônant la paix et l'amour fera l'objet de poursuites - message officiel du ministère de la Mode," pouvait-on lire un peu partout sur les murs de la Capitale. Suite aux arrestations qui accompagnèrent cette campagne, les dernières fleurs se raréfièrent, pour finalement disparaître tout à fait au bout de quelques mois.
Aujourd'hui encore, certains n'hésitent pas à qualifier d'"âge d'or" la période qui suivit ces évènements : le Tyrannique Rideau Hippie II avait été éradiqué, comme l'avait été avant lui l'Abominable Coiffure Tecktonik II et la Disgracieuse Moon Boot I* : l'heure était à la célébration et le peuple en liesse. Mais alors que dans le cœur de la plèbe, naissait l'espoir d'une euphorie éternelle, un fléau s'abattit sur la Capitale.

(*Ces évènements historiques ne se sont peut-être pas produit dans cet ordre (ou tout court, d'ailleurs). Les historiens ont des avis divergents sur la question)









Le coup d'état de l'Informe Legging I ne se fit pas sans victime : de nombreuses personnes perdirent la vue dés la première semaine de siège. Mais le peuple s'habitua. Le peuple s'habitue toujours. La propagande du gouvernement annihilait tout esprit critique, et peu à peu, il ne demeura plus personne pour remettre en question le joug du Tyran.

  




mardi 13 octobre 2015

Le Nouveau Dress Code


  Voici la généalogie de Cristina Cordula.

 

 

 

  Fille de la Mise en Beauté, Fille de l'Accessoire, Fils des Chaussures, Fille de la Tenue, Fille de la Mode.

   Le Dress Code raconte que Cristina Cordula, Fille de la Mode, naquit dans un Showroom privé de la Capitale à l'époque du règne du tyrannique Leggings 1er. Or des disciples, venues de province arrivèrent à la Capitale et dirent: "Où est la reine des fashionistas qui vient de naître. En effet, nous avons vu ses créoles briller, et nous sommes venues pour l'adorer."
La date de naissance de Cristina Cordula  est fêtée par les cordulistes le jour des Soldes, le 30 octobre 1964.



 
Icône de la grande Cristina -1965-